Quand les citoyens se réveillent

Publié le 25 Juin 2010

J’ai assisté avant-hier soir à une réunion du collectif des voisins du bidonville de bulgares de Floirac. Il y a dans ce collectif des gens pleins d’énergie et de conviction, des opportunistes  et même un parasite, fou, alcoolique et malhonnête intellectuellement.

La démarche du collectif est intéressante, enrichissante et surtout pleine de bonnes intentions. Ce qui est dommage, c’est qu’étant un collectif floiracais, composé de riverains du squat, on y retrouve des gens de Bordeaux.

Revenons à la réunion, qui a commencé avec une heure de retard. Elle faisait suite à d’autres initiatives déjà mises en place par le collectif comme une soirée culturelles et conviviale avec les rroms et un atelier pour enfants au centre social. Cela fait plaisir de voir que les citoyens sont sensibles à la situation des rroms, qu’ils souhaitent les rencontrer, les connaître, les comprendre. C’est avec des initiatives comme celles-là qu’on avancera.

Lors de cette soirée, nous avons assisté à la projection d’un film tourné sur trois squats de l’agglomération bordelaise. Un film un peu trop musical à mon avis, des clichés posés côte à côte qui ne reflètent pas vraiment la vie des squats, ni des rroms. Seul le témoignage d’un rrom roumain sur ses démarches administratives et ses recherches de travail avaient vraiment de l’intérêt. Tout le reste est conforme à l’image que l’on a des rroms, sans plus.

Après le film, il y a eu un petit débat avec la trentaine de personnes présentes dans la salle dont huit rroms bulgares du bidonville de Floirac. Les rroms pensaient que la réunion se faisait en cachette des pouvoirs publics, qu’on allait trouver une solution à leurs problèmes.

Ils ont parlé de travail et pas vraiment de logement. Ils voulaient juste un terrain. Mais il n’y avait pas de terrain sur Floirac. Et l’élue présente dans la salle a eu bien du mal à expliquer que bien que la loi oblige les communes à avoir des aires d’accueil pour les gens du voyage, ce que ne sont pas les rroms, Madame le Maire n’en voulait pas. Mais cela, on le savait déjà… D’ailleurs, comment une députée, peut-elle ne pas respecter les lois que vote l’assemblée dont elle fait partie ? Certes, elle ne l’a peut-être pas votée, cette loi, comme bien d’autres, étant donné son manque d’assiduité à l’Assemblée Nationale.

Le débat a continué et, comme souvent, lorsqu’on évoque les sujets qui fâchent, on fait tout pour ne pas donner la parole à celui qui ose en parler. On n’a donc pas parlé de la MOUS (Maîtrise d’Oeuvre Urbaine et Sociale), qui est le sujet majeur qui concerne le plus les rroms. Ce n’était pas le sujet ce soir-là et pourtant celui qui distribuait le tour de parole est un proche collaborateur de la MOUS et, si mes informations sont bonnes, a même été payé pour la réalisation de son film sur les rroms. Pourquoi a-t-on tellement peur de parler de la MOUS ? Pourquoi les décisions qui sont prises sur la MOUS sont-elles presque des secrets d’état ? Pourquoi ce mystère et ce silence autour de la MOUS ? Il faudra certainement revenir sur tout cela.

Rédigé par Mouette Rieuse

Publié dans #Immigration

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M
<br /> Dans mon billet, j'ai oublié de vous parler d'une personne qui a eu un rôle très important lors de cette réunion : la traductrice. Sympa, drôle, efficace et en plus bénévole...<br /> <br /> <br />
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