Les maires-adjoints territoriaux

Publié le 12 Septembre 2009

La ville de Bordeaux aime être particulière et cultive ses particularités.

En 2008, après sa réélection amoureuse par les bordelais, Alain Juppé a mis en place les maires-adjoints de quartier.

Dans une ville qu'on peut traverser à pied d'un bout à l'autre en une heure, on peut se demander l'utilité de ces nouveaux maires territoriaux si ce n'est pour deux raisons : la première, assurer un meilleur revenu aux heureux élus et la deuxième, le contrôle politique de ces territoires qui correspondent à chaque canton de Bordeaux.

Sur ce sujet, le but étant de reprendre des cantons au PS et avoir une meilleure représentation au Conseil Général. A plus long terme, sentant le système Madrelle faiblir comme l'a prouvé l'affaire de Blaye, l'UMP espère prendre le contrôle de cette administration si elle existe encore après la réforme des collectivités.

Les maires-adjoints bordelais sont un petit club d'élus, plus ou moins efficaces, d'où ressortent quelques spécialistes. Tout d'abord, les spécialistes de l'immobilisme et de l'inefficacité.

La palme revient à Alain Moga et à Muriel Parcelier. Aussi bien l'un que l'autre, très sympathiques au demeurant, sont capables de vous écouter pendant une heure, sans entendre, de prendre des notes sans jamais répondre à vos questions, de vous faire croire que vous êtes la personne la plus importante au monde sans vous préciser qu'en fait vous êtes dans des mondes parallèles où la communication est impossible.


Un peu plus loin vers le nord, Anne Marie Cazalet ou Nathalie Delattre sont celles qui doivent utiliser le plus de dentifrice tellement elles ont des dents longues et qui semblent les aiguiser en permanence pour être prêtes à défendre leurs territoires ongles et dents.

Défendre et surtout asseoir leur influence, tentant d'infiltrer tout groupe de plus de deux personnes, capables de créer la polémique pour donner l'impression d'exister alors que leur énergie serait tellement utile dans de vraies actions en faveur de la population.

Laurence Dessertine donne l'impression d'être le fantôme du Palais Rohan, incapable de s'affirmer dans cet immense canton bien trop peuplé pour elle, squatté par un ancien prince tombé en disgrâce pour avoir eu de trop grandes ambitions, qui attend que le roi le chasse pour quitter la vie politique. Dans son errance politique, ils est condamné à émigrer encore plus à droite ou bien à mourir.

Laurence Dessertine, donc, peu intéressée par sa mission au point d'installer sa mairie annexe de l'autre côté de la rue, juste dans l'arrière de la mairie, comme une écurie de château. Ajoutons à l'inutile le ridicule, parce que presque personne ne connaît l'existence de cette mairie et qui de plus est fermée très souvent.

A l'ouest, rien de nouveau. Ou presque. Pierre Lothaire peut se vanter d'être le maire adjoint ayant la plus grosse enveloppe à distribuer à son peuple (environ 100 000 €). Il faut bien remercier la ville annexée pour la fidélité de son vote depuis si longtemps. Pourtant, Caudéran, comme d'autres quartiers, a ses trottoirs en mauvais état, est mal desservi par les transports en commun.

Pierre Lothaire est donc un peu le maire que les caudéranais aimeraient avoir si l'histoire et Chaban Delmas n'en avaient décidé autrement.

Et puis il y les deux derniers. Les plus médiatisés certainement. Jean-Louis David en raison de ses responsabilités à la mairie et peut-être aussi de l'amitié que lui porte Richard Zebulon dans son blog.

Mais Jean-Louis David est surtout le maire du village de Saint-Augustin, auquel on a annexé les quartiers pauvres du côté de Victor Hugo ou Saint-Pierre. C'est tellement loin de Saint-Augustin, que chaque fois que le maire-adjoint s'y rend, il croit avoir passé la frontière.

Mais qu'est-ce qui lui a pris à Alain Juppé de lui imposer un si vaste territoire alors que lui, il demandait juste un petit village, avec sa poste et son église ?
 

A l'inverse, le plus jeune maire-adjoint, donne l'impression que son quartier (ses quartiers) est bien trop petit pour lui, lui qui aimerait bien avoir toute la ville.

Ou alors, par amitié pour le maire, la moitié. Par exemple la rive gauche. Juppé pourrait garder la rive droite. Avec ses obligations nationales, il n'a pas le temps de tout faire. Alors cela lui irait bien la rive droite. Il ne s'y passe rien même si on a des projets qu'on a du mal à mettre en route.

Fabien Robert, trop à l'étroit dans son territoire, a besoin de gesticuler pour donner l'impression qu'il agit. Comme beaucoup de jeunes de son âge, il a réponse à tout, il donne l'impression de vouloir tout changer, d'avoir un appétit d'ogre, capable de manger tous ses adversaires. Gentil mais maladroit, Fabien Robert est en train de brûler ses ailes tellement il veut s'approcher du soleil pour mieux briller.

Il constitue des réseaux composés de personnes plus ou moins intéressées qui seront les premières à l'abandoner si lui aussi tombait en disgrâce.

Fabien Robert est de moins en moins apprécié dans son quartier, aussi bien les commerçants, le monde associatif et même de ses amis politiques. Son handicap (ils est élu du Modem) ne peut que lui compliquer la vie surtout si les négociations entre le Modem et le PS ou les Verts aboutissent à une alliance.

Il aura beau clamer son amitié ou sa fidélité à Alain Jupé, il devrait alors changer de parti s'il veut continuer à prouver cet engagement. En même temps, je pense que pour tout un tas de raisons, Fabien Robert est un véritable centriste, capable de prendre position sur des sujets de société qui ne rapportent pas de votes.

Je sais que dès lundi, ça va s'agiter du côté des maires-djoints dont je viens de vous parler. Ils ont des fonctions qui leur imposent une obligation de résultat. Lorsqu'on a ces responsabilités et qu'on ne fait pas grand chose pour mériter la reconnaissance des ses administrés, il ne faut pas s'étonner de récolter des critiques.

Rédigé par Mouette Rieuse

Publié dans #Bordeaux ville

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G
L'autre jour, toute une équipe est venue sur la Place Camille Jullian pour tenter de "résoudre" certains problèmes...<br /> Manque de pot, ces spécialistes ont trouvé toutes les propositions des riverains irréalisables...<br /> Le parc à vélos de la rue Saint-Siméon et ses potelets cassés pour cycles restera comme il est...Si, on a enlevé une barrière qui était bien pratique en attendant mieux. Bravo!<br /> Les voitures continueront à remonter la place à contre-sens au milieu des piétons...<br /> L'éclairage ne sera pas amélioré: il y a déjà tellement de lampes place Pey-Berland, n'est ce pas?<br /> Quant aux bacs crasseux de tri des divers déchets des cafés et restos ils resteront devant les voisins et surtout pas devant les terrasses... <br /> La charmante maire d'arrondissement n'a pu que dire AMEN...
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M
<br /> J'ai l'impression que Alain Juppé a fait un casting de bras cassés pour ses adjoints.<br /> Je ne comprends pas qu'il ne leur mette pas la pression pour qu'ils s'occupent de leurs quartiers.<br /> J'ai presque envie de dire : Vivement que Hugues Martin revienne pour mettre un peu d'ordre dans cette ville.<br /> <br /> <br />
M
Merci Richard pour cette correction.<br /> Vous avez raison.<br /> C'est certainement du à la fatigue de la nuit lorsque j'écris mes post vers 2 ou 3 heures du matin.
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Z
bonjour<br /> <br /> juste pour une erreur de frappe en fin de nodule tout un tas de raison le S a sauté<br /> bonne journée<br /> <br /> richard zeboulon
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