Les jardins des bobos bordelais

Publié le 23 Mars 2009

Beaucoup de monde samedi à l'inauguration des jardins partagés du quartier Saint-Seurin.

Des paysans, des vrais, en cravate mais sans sabots étaient là autour des spécialistes politiques bordelais de l'inauguration pour assister à une parodie agricole le jour de l'arrivée du printemps.

S'il est vrai que le monde agricole est depuis belle lurette équipé de machines dernier cri gérées par ordinateur, le contraste de cette inauguration était frappant avec l'image que voulaient se donner les participants.

Besoin de retour à la nature à laquelle ils ne connaissent rien tellement ils sont obligés de lire le mode d'emploi sur les sachets de graines qu'ils achètent en supermarché, ou, surtout, besoin de retrouver ses congénères dont ils se sont isolés dans leur course à la réussite et à l'argent ?

L'initiative pourrait être intéressante si elle avait pour but de faire participer les habitants à l'embellissement de la ville. Mais lorsqu'on sème des légumes, ce n'est plus du jardinage mais un acte destiné à nourrir les hommes. Nous verrons certainement dans quelques semaines les maraîchers de Saint-Seurin vendre leurs salades sur le marché des Capucins ou, plus chic, au marché bio des quais. Remarquez, cela leur permettrait de voir par eux-mêmes des gens qui ont réellement besoin de jardins.
 

 

Besoin de jardins à fleurs mais aussi jardins potagers familiaux qui permettent d'aider à nourrir leurs familles aux plus pauvres de Bordeaux.

 

Parce que les jardins potagers ont trois avantages. Non seulement ils permettent aux familles de se nourrir avec des produits frais sans dépenser de l'argent, font passer le temps à des gens qui n'ont parfois rien d'autre à faire et ont un véritable rôle de lien social et générationnel.

Là où ils existent, les jardins potagers sont des lieux d'échange, d'apprentissage et de partage, des lieux de respect du travail de l'autre. Saviez-vous qu'il est très rare qu'il y ait des vols dans les jardins potagers ?

D'ailleurs, je pense qu'il devrait être obligatoire d'avoir une surface réservée aux jardins potagers dans chaque commune. Cela permettrait aussi aux bobos et autres petits bourgeois en mal de campagne d'apprendre à vraiment respecter la nature, comprendre l'importance des journées de pluie, savoir quel est le goût de la sueur, à quoi sert la coccinelle ou le ver de terre.

Mais pour se rapprocher de la nature il n'est jamais trop tard. Il y en a qui ne le font que la soixantaine passée.

Rédigé par Mouette Rieuse

Publié dans #Vie des quartiers

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