La France se meurt

Publié le 25 Juin 2009

Étant jeune, je me disais qu'un pays qui inscrit sur la façade de ses bâtiments publics "Liberté - Égalité - Fraternité" était sans aucun doute un pays merveilleux.

Merveilleux et exemplaire, capable d'accepter tous ceux qui avaient soif de démocratie, de liberté, de solidarité.

Oui, nous avons tous connu cette France là. Une France sortie de la guerre et de ses souffrances, avec une histoire commune, une France différente de celle d'aujourd'hui, où chaque individu avait sa place.

Cette France n'existe plus. Elle est devenue égoïste, peureuse, passive, assassine des libertés individuelles, complice des comportements douteux de ses politiques.

La France se meurt et avec elle toutes les valeurs qui ont été sa force, sa capacité à être un repère pour le monde entier, sa position de locomotive dans beaucoup de domaines.

Un président qui met au pas aussi bien les représentants du peuple que les institutions, qui réforme les collectivités comme cela l'arrange, qui donne des leçons à l'Europe mais participe aux funérailles des amis africains, qui fixe des règles à ses amis politiques mais qu'il n'applique pas, qui traite les citoyens de "pauvre con" mais fait des procès à tous ceux qui osent l'affronter.

Le remaniement ministériel est la preuve de cette situation. Exit le Secrétariat aux Droits de l'Homme, preuve du peu d'importance que le président leur accorde, nomination de Brice Hortefeux comme ministre de l'intérieur, ce qui laisse augurer des mauvais jours quand on connaît la politique qu'il a mené au ministère de l'immigration.

Mais la France ne souffre pas seulement de sa politique. Hier, à Paris, les gros bras de la CGT ont expulsé des sans papiers de la bourse du travail alors qu'il y a quelques mois elle nous en a mis plein la vue avec son action de défense d'autres sans papiers. Mais ceux de la bourse du travail ont toujours refusé les services de la CGT et c'est certainement cela qui a dérangé.

 

Quand les syndicats s'en prennent aux travailleurs, c'est que le pays est au bord d'une crise morale aiguë.

 

Mais de la morale, en reste-t-il dans ce pays ?

 

Des hommes politiques qui achètent des montres hors de prix, d'autres qui sont scandalisés que la justice vérifie les gros mouvements sur leurs comptes bancaires, certains qui démissionnent d'un mandat avant même d'avoir pris leurs fonctions et puis des administrations qui n'hésitent pas à harceler les pauvres parce qu'ils n'ont pas payé leur redevance audiovisuelle (ils n'ont qu'à écouter la radio) ou la taxe d'habitation (une taxe sur un droit fondamental, le logement).

La morale est une valeur variable que chacun peut régler à sa convenance.

La France se meurt aussi par le comportement de ses citoyens, devenus combinards par habitude, travaillant au noir tout en recevant des indemnités chômage, commerçants ne déclarant qu'une petite partie de leur chiffre d'affaires, artisans vous proposant d'entrée de payer sans facture afin de ne pas payer de TVA ou bien arrangements entre concurrents pour ne pas trop baisser les prix lors de l'obtention de marchés publics qu'on se partagera entre amis ou même juste pour décider du prix du carburant entre stations voisines.

Bars qui vendent de l'alcool sans licence IV, associations qui se créent pour ouvrir des établissements commerciaux pour ne pas payer d'impôts, commerçants qui font travailler des gens non déclarés, députés qui se retrouvent aux prud'hommes avec leurs personnel (Gremetz, Royal, Morange, etc), c'est aussi la France d'aujourd'hui où chacun se dit qu'après tout, les autres font la même chose.

La France se meurt et nous participons tous à sa mort, en silence et sans rien faire. Nous serons responsables de la situation et serons poursuivis par les générations futures pour non assistance à valeurs en danger.

Rédigé par Mouette Rieuse

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T
Dans les actualités, il y avait l'incendie du Morales ... .. enlevez un S, et ça fait la Morale qui fout le camp ....
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