Les oeuvres d'art de la CUB
Publié le 8 Février 2009
L'arrivée du tramway dans la Communauté Urbaine de Bordeaux a transformé le paysage partout où passent les rails.
Certains diront que le tramway a été une chance pour Bordeaux, d'autres, les commerçants des axes où passe le tram vous diront qu'il est facteur de désertification de ces axes.
Je ne vais pas vous parler du commerce aujourd'hui car j'aurai l'occasion d'y revenir. Vous vous rendrez compte que sur ce sujet, en dehors de la rue Sainte Catherine, la crise est là depuis longtemps.
Je veux vous parler des oeuvres d'art qui longent les voies du tram.
Vous avez tous votre opinion sur la colonne de Theimer place de la Victoire dont seules les tortues sont vraiment appréciées par les bordelais ou les touristes.
Pour ce qui est du lion de Veilhan, je n'ose même pas vous dire ce que je pense de cette horreur en fibre de verre et résine époxy. Je m'étonne d'ailleurs qu'il n'y ait pas encore eu un fou qui lui ai mis le feu.
Pour les autres oeuvres (il y en a plusieurs), personne n'est capable de les situer ou de dire qui en est l'auteur.
Voilà qu'une nouvelle oeuvre d'art est en cours de construction place Amélie Raba Léon à Bordeaux. C'est la maison aux personnages d'Ilya et Emilia Kabakov, artistes américains d'origine russe.
Je vais vous dire franchement que si l'oeuvre d'art était ce que habituellement est destiné à stimuler l'esprit, cela ne m'aurait pas dérangé. Ce qui me gêne, c'est qu'alors que tant de gens sont à la rue ou habitent dans des taudis, on construise une véritable maison de 148 m², composée de sept pièces pour faire une "oeuvre d'art".
Comment accepter cette construction alors qu'on connaît la pénurie de logements et les difficultés que les gens les plus modestes rencontrent pour se loger ?
Certains d'entre vous diront que je ne connais rien à l'art. Effectivement, ce n'est pas la conception que je m'en fais.
Vous savez, c'est un peu comme ces grands chefs qui n'ont plus mis les pieds dans une cuisine mais qui vous présentent ce qui devrait être leur métier comme un art. Ils ont oublié depuis longtemps que cuisiner doit avant tout servir à nourrir les gens.
Je ne suis pas d'accord avec cette mode du cher et de l'inutile car ce sont ces comportements qui nous mènent droit dans le mur.
Pour revenir à la maison des personnages, j'aimerais beaucoup, mais vraiment beaucoup, que lors de l'inauguration elle soit squattée par des SDF.
Alors, l'art deviendrait utile et la morale serait sauve.
http://www.lacub.fr/presse/cp/2008/octobre/tram%5Fkabakov%5F101008.pdf