Les Pauvres de Bordeaux
Publié le 1 Novembre 2008
Certains appelleraient cela le chiffre du jour. 55 000 bordelais, c'est à dire le quart de la population de Bordeaux vit en dessous du seuil de pauvreté.
Je n'avais pas connaissance de ce chiffre mais il ne m'étonne pas. Dans une ville où il faut avoir fait des études universitaires (et encore au moins Bac+5) pour exister, la population pauvre est souvent ignorée par les pouvoirs publics.
La révélation d'Alain Juppé est intéressante car elle peut ouvrir une fenêtre d'espoir afin de mettre en place une politique différente peut-être sous la pression de l'opposition et des associations.
Le quart de la population bordelaise, ce n'est pas rien. Un bordelais sur quatre. Comment ne pas être sensible aux problèmes que peuvent rencontrer les gens ?
J'espère que cette analyse sera approfondie, qu'on connaîtra la moyenne des revenus des retraités pauvres, des couples avec enfants ayant du mal à se loger ou à se nourrir, des handicapés qui doivent faire des choix pour garder une certaine dignité, des étrangers qui vivent dans les caves ou dans les squats.
Ne pensez pas que seuls quelques quartiers sont concernées. Des pauvres on en trouve aussi bien à la Bastide, Saint Michel, Bacalan, Chartrons ou Saint Augustin. Bien sûr, les SDF on en trouve plus dans certains quartiers que dans d'autres. Mais les pauvres ne sont pas tous SDF.
Dans cette ville où l'on construit à tout va, où les réceptions du monde du vin font la une de Gala et autres torchons people, les pouvoirs publics doivent s'engager sur la voie de discrimination sociale partagée où chacun devra prendre ses responsabilités. Elle doit comprendre un accès à un logement digne, un accompagnement dans le monde du travail aussi bien pour les intéressés que pour les entreprises, l'accès aux soins pour les bénéficiaires de la CMU ou ceux qui n'ont aucune couverture sociale, l'accès à la formation pour les adultes.
Dans le domaine du logement, la réflexion doit être engagée sur les "ZAC" de la Bastide, l'une des plus importantes réserves de terrains à bâtir dans une ville en France, pour que les constructions HLM soient accessibles aux plus pauvres et que les loyers des logements sociaux ne soient pas supérieurs au RMI. En effet, comment accéder à un logement dont le loyer coûte 600 ou 700 € lorsqu'on perçoit juste un peu plus de 400 € ?
Les petites entreprises doivent être incitées à créer de l'emploi car, vu leur nombre à Bordeaux, elles peuvent permettre à des milliers de personnes de se remettre un pied dans le monde du travail avec lequel beaucoup n'ont plus de liens depuis des années.
Pour la santé, combien sont ceux qui ne se soignent pas car ils n'ont pas les moyens d'aller chez le dentiste ou l'ophtalmologiste et surtout d'effectuer les soins qui en découlent. Sans compter que certains médecins refusent de soigner les bénéficiaires de la CMU.
Et la formation ? Il y a des pays en Europe où les salariés peuvent suivre des cours du soir leur permettant de faire des formations ou bien de passer des examens y compris universitaires. En France, il est presque impossible pour un ouvrier de suivre des cours pour passer son bac ou faire une formation professionnelle sans abandonner son emploi.
Des petites choses qu'il faut repenser, qu'il faut encourager et soutenir.
La pauvreté n'est pas une fatalité ni un choix. Mais il est vrai que cette condition arrange beaucoup de gens à commencer par les employeurs qui peuvent tout se permettre parce que les employés pauvres ont besoin de gagner un peu d'argent pour vivre.
Il faudra certainement que nous fassions des efforts mais je ne suis pas sûr que même la crise nous fasse y réfléchir.
Je n'avais pas connaissance de ce chiffre mais il ne m'étonne pas. Dans une ville où il faut avoir fait des études universitaires (et encore au moins Bac+5) pour exister, la population pauvre est souvent ignorée par les pouvoirs publics.
La révélation d'Alain Juppé est intéressante car elle peut ouvrir une fenêtre d'espoir afin de mettre en place une politique différente peut-être sous la pression de l'opposition et des associations.
Le quart de la population bordelaise, ce n'est pas rien. Un bordelais sur quatre. Comment ne pas être sensible aux problèmes que peuvent rencontrer les gens ?
J'espère que cette analyse sera approfondie, qu'on connaîtra la moyenne des revenus des retraités pauvres, des couples avec enfants ayant du mal à se loger ou à se nourrir, des handicapés qui doivent faire des choix pour garder une certaine dignité, des étrangers qui vivent dans les caves ou dans les squats.
Ne pensez pas que seuls quelques quartiers sont concernées. Des pauvres on en trouve aussi bien à la Bastide, Saint Michel, Bacalan, Chartrons ou Saint Augustin. Bien sûr, les SDF on en trouve plus dans certains quartiers que dans d'autres. Mais les pauvres ne sont pas tous SDF.
Dans cette ville où l'on construit à tout va, où les réceptions du monde du vin font la une de Gala et autres torchons people, les pouvoirs publics doivent s'engager sur la voie de discrimination sociale partagée où chacun devra prendre ses responsabilités. Elle doit comprendre un accès à un logement digne, un accompagnement dans le monde du travail aussi bien pour les intéressés que pour les entreprises, l'accès aux soins pour les bénéficiaires de la CMU ou ceux qui n'ont aucune couverture sociale, l'accès à la formation pour les adultes.
Dans le domaine du logement, la réflexion doit être engagée sur les "ZAC" de la Bastide, l'une des plus importantes réserves de terrains à bâtir dans une ville en France, pour que les constructions HLM soient accessibles aux plus pauvres et que les loyers des logements sociaux ne soient pas supérieurs au RMI. En effet, comment accéder à un logement dont le loyer coûte 600 ou 700 € lorsqu'on perçoit juste un peu plus de 400 € ?
Les petites entreprises doivent être incitées à créer de l'emploi car, vu leur nombre à Bordeaux, elles peuvent permettre à des milliers de personnes de se remettre un pied dans le monde du travail avec lequel beaucoup n'ont plus de liens depuis des années.
Pour la santé, combien sont ceux qui ne se soignent pas car ils n'ont pas les moyens d'aller chez le dentiste ou l'ophtalmologiste et surtout d'effectuer les soins qui en découlent. Sans compter que certains médecins refusent de soigner les bénéficiaires de la CMU.
Et la formation ? Il y a des pays en Europe où les salariés peuvent suivre des cours du soir leur permettant de faire des formations ou bien de passer des examens y compris universitaires. En France, il est presque impossible pour un ouvrier de suivre des cours pour passer son bac ou faire une formation professionnelle sans abandonner son emploi.
Des petites choses qu'il faut repenser, qu'il faut encourager et soutenir.
La pauvreté n'est pas une fatalité ni un choix. Mais il est vrai que cette condition arrange beaucoup de gens à commencer par les employeurs qui peuvent tout se permettre parce que les employés pauvres ont besoin de gagner un peu d'argent pour vivre.
Il faudra certainement que nous fassions des efforts mais je ne suis pas sûr que même la crise nous fasse y réfléchir.